• Extrêmement Fort et Incroyablement Près de Stephen Daldry

     

    Oskar Schell (Thomas Horn), un petit garçon à l'esprit vif et curieux, vit avec ses parents à Manhattan. Quand son père (Tom Hanks) décède dans l'attentat du 11 septembre, il se retrouve seul avec sa mère (Sandra Bullock) dont il s'éloigne peu à peu. Un an après, il découvre une clef dans les affaires de son père et décide de partir à la recherche de la serrure qu'elle ouvre, convaincu de trouver un message du défunt.

    Extrêmement Fort et Incroyablement Près, adapté du roman de Jonathan Safran Foer, est un film à clefs, dans les deux sens du terme. Il y a d'abord, bien sûr, les clefs physiques. Celle qu'Oskar porte autour du coup ; la clef de la maison que sa mère tient encore à la main lorsqu'elle tente de joindre son mari, après l'effondrement des tours; celles, nombreuses et vierges, du serrurier...

    Puis il y a les clefs que le réalisateur Stephen Daldry a dissimulé dans son film. Si l'on part du principe que la clef peut être autre chose qu'un objet, on se rend peu à peu compte que les images se répondent et que les bruits laissent entendre une autre réalité. Autant d'indices qu'il sème pour nous entraîner dans un jeu de piste, entre sourires et larmes.

    Autre réussite de ce film : l'évocation du 11 septembre. Sans pathos larmoyant ou pulsion vengeresse, Stephen Daldry a su aborder ce drame avec subtilité. La voix off du personnage principale, refusant la réalité avant d'en chercher la logique, permet une distance respectueuse. Extrêmement Fort et Incroyablement Près est le voyage poétique d'un jeune garçon dans une ville blessée, à l'image de son pays.


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  • The Lady de Luc Besson



    The Lady retrace la vie de la femme politique birmane Aung San Suu Kyi (Michelle Yeoh) de 1988, lorsqu'elle participa à la fondation de la Ligue Nationale pour la Démocratie, à 1999, année du décès de son mari, Mickaël Aris (David Thewlis). Le principal sujet est son isolement en résidence surveillée. Pour rendre sa réclusion complète, le chef de la junte militaire retira la nationalité birmane à ses enfants: Kim Aris (Jonathan Ragget) et Alexander Aris (Jonathan Woodhouse).

    Ce film de Luc Besson est définitivement une histoire d'amour. Roméo et Juliette modernes, Aung San Suu Kyi et son mari ont été séparés de nombreuses années avant la disparition de Mickaël Aris, atteint d'un cancer. N'allez donc pas vous blottir confortablement dans une salle obscure en espérant en apprendre davantage sur la nébuleuse et opaque histoire politique de la Birmanie. Le film reste délibérément flou sur la situation du pays et l'engagement de la Lady. On la voit prêcher la démocratie dans les coins les plus reculés de la Birmanie, engager une grève de la faim pour obliger le gouvernement à respecter ses partisans emprisonnés et peindre des slogans pacifistes sur des feuilles qu'elle accroche dans sa maison. Pas plus. À plusieurs reprises, le réalisateur a préféré l'ellipse à l'explication. Cette confusion désert le film. Mais il nous en faudrait plus pour gâcher la sublime photographie et l'interprétation d'acteurs confirmés et en devenir.


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