• The Tree of Life

    Il y a des films qui ne se racontent pas. The Tree of Life en fait partie. Les critiques que j'avais lu, avant d'aller le voir, me paraissent erronées et fades par rapport à l'état dans lequel ce film m'a plongée.

    Il ne s'agit pas d'un père maltraitant ses enfants. Il s'agit d'un fils aîné (Hunter McCracken), âgé d'une dizaine d'année, essayant de se construire entre un père dominateur (Brad Pitt) et une mère attentionnée et rêveuse (Jessica Chastain). Mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas un cliché lorsque ce sujet est abordé par Terrence Malick. La caméra ne se pose pas, elle flotte d'un personnage à l'autre, filme d'un bloc le père tandis qu'elle morcelle la mère. Une main sur la tête de son fils, ses cheveux roux flottant sur son cou blanc et son murmure. On voit rarement les protagonistes s'exprimer. Le spectateur entend la mère implorer. On comprend bientôt qu'un drame vient de se produire. Vient ensuite le chuchotement du fils, enfant et adulte (Sean Penn). Comme une prière.

    Soudain des images d'un autre genre apparaissent. Un volcan en irruption, une cascade d'eau, une planète... certaines ne sont pas identifiables. Est-on dans l'infiniment grand ou l'infiniment petit? Une musique classique vient faire vibrer ces visions qui semblent traduire l'état d'esprit des personnages. Puis sans transition, un dinosaure en image de synthèse s'impose aux spectateurs... Des immeubles, des travaux de chaussée, un pont...

    Et si finalement ses images étaient liées? Si elles ne représentaient rien et tout en même temps? Si elles étaient la vie, brutale et magnifique, sans concession et sans âme, sauf celle qu'on veut lui donner...

    The Tree of life est une oeuvre qui bouscule. Elle n'est pas seulement une réflexion sur la vie, elle rappelle une question qui tourmentera à jamais l'Humanité: Dieu existe-t-il? Et s'il existe, pourquoi nous a-t-ils fait mauvais alors que nous devrions être bons, à son image... Ce film nous aspire tout entier dans un état de méditation. Presque deux heures et demi de poésie, de sensualité et de brutalité. Le film s'achève. On se lève, vacillant. On nous guide vers la sortie. La lumière, le bruit, les odeurs de la rue. Il est difficile de se replonger dans la civilisation, après avoir touché le sublime...

     

    Actuellement en salle


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  • X-Men: Le Commencement

    Après le très décevant X-Men Origins: Wolverine, voici X-Men: le commencement. Si le premier retraçait avec plus ou moins de talent l'histoire de Wolverine, le réalisateur Matthew Vaughn réhabilite le genre avec ce prequel relatant la création de l'institut Xavier et l'amitié- puis l'inimité- naissante entre Éric, le futur Magnéto, et Charles, le professeur X. Là ou le premier pêché par excès de testostérone, le second s'attache davantage à la psychologie des personnages développée dans la trilogie X-Men. Une approche subtile qui, alliée à des effets spéciaux impressionnants, permet de découvrir la personnalité des protagonistes qui ont fait la célébrité des mutants. Le spectateur apprend plus en détail la vie d'Eric Lehnsherr, en particulier son adolescence dans les camps de la mort et celle de Charles Xavier, son meilleur ennemi.

    Il ne s'agit plus du combat entre les gentils et les méchants. Matthew Vaughn a dépassé cette conception manichéenne auquel tout les films du genre font appelle -conception que Bryan Singer avait esquissé pour les excellents X-Men et X-Men 2. Le combat s'intériorise, il devient intime. Chacun des mutants, adolescent ou jeunes adulte, doit prendre une décision- sa décision: lutter contre les non-mutants pour imposer la suprématie du gène évolutif ou protéger l'Humanité afin de s'intégrer.

    Et qui n'a jamais rêver de s'intégrer? De faire partie entièrement de l'espèce auquel nous sommes attachée: l'être humain? Les mutants sont l'allégorie futuriste de la différence. On retrouve ce thème à travers les personnages de Raven et du Fauve dont le gène mutant s'est manifesté physiquement – Raven a la peau bleu et le Fauve à l'aspect d'une bête sauvage. Le plus important n'est pas la manière dont ils vont vivre leur transformation mais le fait que nous pouvons nous identifier à eux, en tant qu'être imparfait, confronté aux différences et au choix.

    C'est peut-être pour cette raison que j'apprécie autant les films de super-héros: au-delà des pouvoirs impressionnants des protagonistes, il nous pousse à nous interroger sur nos propres capacités. Je n'irais pas jusqu'à dire que chaque opus des X-Men a suscité en moi une remise en question. Cependant après leur visionnage, je me souviens qu'en tant qu'être humain, nous sommes nous-mêmes appelés à faire des choix. Ils peuvent nous sembler bons alors que, d'un point de vue extérieur, ils sont tout le contraire. La limite entre le bien et le mal est poreuse. Nous ne sommes pas parfaits car nous sommes humains. C'est à cet idéal que devraient prétendre tous les films de science-fiction.

    Actuellement en salle


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