• Gravity d'Alfonso Cuaron

     

    L'astronaute scientifique Ryan Stone (Sandra Bullock) réalise sa première sortie dans l'espace. Alors qu'elle effectue une mission de maintenance sous la vigilance du commandant Matt Kowalski (George Clooney), des débris spatiaux détruisent leur navette spatiale. Seuls survivants, ils sont contraints d'entreprendre un voyage à la fois physique et existentiel.

    Enfin un film pensé pour la 3D ! Depuis l'application de cette technique au cinéma, aucun film n'avait réellement exploité ses possibilités. Voici chose faite grâce au réalisateur Alfonso Cuarón. Mais la 3D n'est pas l'unique raison de se précipiter en salle. En plus du procédé hyper-immersif dans lequel Gravity nous plonge littéralement, le film véhicule d'une manière poétique la métaphore de la naissance, de la fécondation aux premiers pas. La position foetale, véritable moment de grâce, que prend l'héroïne lorsqu'elle parvient à rejoindre une station spatiale éclaire cette intention du film. Nous sommes en train d'assister à une (re)naissance. Celle du personnage qui décide de tenter jusqu'au bout de rejoindre la Terre et celle d'un être humain qui vient au monde. Les cordes qui empêchent l'héroïne de dériver dans l'espace deviennent alors le cordon ombilical qui relie la mère à l'enfant. L'eau dans laquelle tombe Ryan est apparentée au placenta. Puis vient l'accouchement, douloureux, peut-être mortel.

    On peut également noter le travail délicat qui a été fait sur la thématique des quatre éléments : l'air, le feu, l'eau et la terre. L'air est ici l'élément qui fait défaut et que l'héroïne cherche à garder en elle. Le feu est vécu comme un ennemi qu'il faut éteindre ou domestiquer. L'eau est le plus dangereux car c'est quand on croit que l'héroïne est en sécurité qu'il intervient. Enfin, la terre (sainte?) qu'il faut rejoindre à tout prix est le but ultime de l'intrigue.

    Gravity nous immerge ainsi dans un univers complexe et harmonieux où l'ambiance oppressante s'allie avec talent à la poésie du discours.

     


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    Poussée par ses amies du lycée, Adèle (Adèle Exarchopoulos) sort avec Thomas (Jérémie Laheurte), un camarade plus âgé qu'elle. Mais bientôt, elle rencontre Emma (Léa Seydoux), une étudiante des Beaux-Arts ouvertement homosexuelle. Une relation passionnelle se noue alors entre les deux femmes.

    La très attendue Palme d'or du Festival de Cannes est une amère déception. Les premières séquences du film, très bavardes, consistent en d'éreintants champ/ contre-champ qui placent d'emblée le film d'Abdellatif Kechiche dans une esthétique académique. Le réalisateur fait quelques tentatives maladroites et tardives pour s'en échapper, mais en vain. Les scènes d'amour sont d'une froideur gênante et leur longueur empêche l'expression des sentiments jusqu'à donner l'impression d'avoir accidentellement zappé sur une chaîne câblée proposant un porno soft. Les actrices enchaînent sans émotion les positions comme s'il s'agissait d'un exercice sur le kamasutra lesbien.

    Cette faute de goût aurait pu être pardonnée si elle avait été la seule. Mais les gros plans sur les visages sont un parti pris esthétique étouffant qui ne laisse aucune respiration. Le spectateur est littéralement pris en otage par les faciès des acteurs. Des visages qui se veulent sensuels mais que Kechiche pousse à la limite de la vulgarité : Adèle Exarchopoulos mange la bouche ouverte, se gratte le nez... à tel point qu'on se demande s'il n'y a pas là une monumentale erreur de casting ou une déplorable direction d'acteur. Léa Seydoux est quant à elle d'une transparence effrayante comme si l'actrice avait souhaité ne pas être là. Et cette gêne se communique au spectateur qui regrette bientôt d'avoir poussé la porte du cinéma.

     


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